Journal de chantier - 6 : Mars 2018

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Emmanuel-Holder__linotte-melodieuse.jpg Linotte mélodieuse. © Emmanuel Holder
CC-Sandrine-Rouja__crapaud-epineux__12937181715_2d4bff7a13_o.jpg Crapaud épineux. © Sandrine Rouja
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Aux petits soins de la nature

Écosystème exceptionnel mais fragile, la rade de Brest fait l’objet d’une vigilance accrue pour limiter au maximum les impacts du chantier sur le milieu naturel.

Depuis sa création il y a quarante ans, une faune et une flore variées ont prospéré avec bonheur sur le polder actuel. En 2015, les études préalables ont listé une série de mesures adaptées à leur préservation. En prévision des travaux, une zone de 2 hectares a été constituée pour servir de refuge à la petite faune pendant toute la durée du chantier, en particulier aux batraciens. Une opération de défrichement a permis de stopper la prolifération de neuf espèces invasives de plantes exotiques (renouée du japon, herbe de la pampa, buddleia...). De quoi redonner un peu d’air à la biodiversité du site.

Des mesures compensatoires


Des mesures dites de « compensation » ont été prises pour préserver à plus grande échelle les équilibres écologiques perturbés par le chantier. À Plougastel‑Daoulas, deux biotopes équivalents à ceux détruits sur le polder sont en cours de restauration. Au lieu-dit Fontaine blanche, une peupleraie artificielle de trente ans d’âge (8 600 m²) a été réhabilitée en prairie humide. Trois mares ont été creusées. Un sentier pédagogique permet d’observer au fil des saisons la vie d’un site redevenu naturel. Où le crapaud épineux et l’alyte accoucheur ont déjà repris leurs habitudes. Sur le littoral, un milieu de landes sèches et hautes s’enracine au Fort du Corbeau pour offrir à la linotte mélodieuse, une espèce nicheuse en déclin, un habitat propice à sa conservation.

Eaux et coquillages sous contrôle


Le suivi environnemental des travaux concerne aussi le milieu marin, en particulier la qualité des eaux de la rade. Des bouées flottantes, équipées de capteurs sensibles contrôlent en temps réel une batterie de paramètres – notamment la turbidité, le pH, l’oxygène dissous… En cas d’alerte, les travaux sont adaptés ou stoppés afin de limiter les incidences sur le milieu. Ce suivi scientifique rigoureux s’applique à d’autres indicateurs environnementaux. Des prélèvements sont effectués régulièrement pour détecter la présence d’éventuels polluants dans les dépôts de sédiments et dans treize gisements naturels de moules, huîtres, pétoncles noirs, praires et coquilles Saint‑Jacques. Le maërl de Keraliou est aussi sous surveillance. Les travaux maritimes bruyants doivent respecter une montée sonore graduelle pour ne pas stresser les mammifères marins (dauphins, phoques…). Les populations d’oiseaux sont dénombrées tous les deux ans afin d’évaluer l’impact du chantier sur leur présence. Le prochain comptage sera effectué au printemps.

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