L’espace découverte est-il connu ?
La fréquentation a décollé cet automne grâce à la campagne de communication dans la presse et sur l’espace public. Nous encadrons a minima deux à trois visites de scolaires en semaine. Le week-end, environ 30 personnes passent chaque jour.
Comment accueillez-vous les scolaires ?
Nous accueillons des classes de CM1 jusqu’en terminale, accompagnées par leurs enseignants en sciences ou histoire-géographie. Répartis en cinq groupes, les élèves travaillent en autonomie. Un livret de questions-réponses leur sert de fil rouge. Ils parcourent les grands chapitres de l’exposition : l’histoire du site, les métiers du port, les enjeux du chantier, l’actualité des travaux et les énergies marines renouvelables (EMR). On fait la synthèse ensemble après une heure de visite.
Et le grand public ?
Chacun est libre de parcourir l’exposition à sa guise. Seul ou en notre compagnie. Nous sommes trois médiateurs d’Océanopolis à nous relayer la semaine et le week-end.
Qu’est-ce qui intéresse le plus les visiteurs ?
La dimension pharaonique du projet impressionne beaucoup. Chez les jeunes filles, on fait naître des vocations quand on explique qu’aucun métier n’est réservé aux garçons. L’histoire du polder plaît beaucoup. Elle rappelle des souvenirs récents. Le présent interpelle aussi. Le chantier n’est pas accessible. Les gens se posent donc des questions. Ils veulent savoir ce qui se passe derrière. Le diaporama des travaux en cours, projeté sur grand écran, est très apprécié.
Quels sont les retours du public ?
Je sens les Brestois enthousiastes, curieux et très attachés à leur port. Beaucoup ont conscience que le tissu économique local doit se diversifier. D’autres disent aussi que Brest possède une expertise scientifique à valoriser. Si les EMR doivent se développer, c’est bien ici ! J’entends peu de critiques, plutôt des doutes. Le pari n’est-il pas trop risqué ? Va-t-on vraiment créer de l’emploi ? En face, il y a des chiffres, des faits.
Est-ce une exposition difficile à animer ?
Pas spécialement. Notre rôle consiste toujours à donner des clés pour connaître et comprendre. Ce n’est pas une opération séduction. C’est une démarche scientifique. L’exposition est intéressante par la diversité de ses enjeux : l’environnement, la technique, l’économie… Le côté « civique » est un peu original. La Région Bretagne dit comment elle investit un budget voté et financé par tous les Bretons. C’est un exercice de transparence citoyenne. On voit ce que veut dire concrètement le développement durable dans une politique locale.